Dans ce "chant du serviteur souffrant" que nous décrit Isaïe,
nous voyons Jésus préfiguré dans sa Passion.
Il est, lui, Jésus, ce "disciple" du Père qui a sans cesse l'oreille ouverte
aux propos d'amour et de miséricorde du Père.
Il est celui qui ne se révolte pas devant la souffrance qu'il "transforme" en amour,
parce qu'il sait, qu'il croit que, en donnant sa vie par amour pour son Père et par amour pour nous,
il va donner le salut au monde entier.
Jésus ne recherche pas la souffrance (il n'est pas masochiste et il n'est pas "doloriste"),
il l'accueille comme un passage vers la Vie, vers la Résurrection,
non seulement pour Lui, mais pour chacun d'entre nous.
Jésus, en tant qu'homme, a eu conscience, comme le "serviteur" d'Isaïe,
d'avoir été choisi par Dieu le Père pour faire revenir l'humanité vers Dieu.
IL a assumé sa mission avec courage et fidélité à son Père.
Isaïe, dans ce texte d'aujourd'hui "prédit" en quelque sorte,
ce que Jésus fera et accomplira pleinement : le salut pour tous les hommes, pour toute l'humanité.
Bénissons le Seigneur Jésus Christ pour sa fidélité à sa mission,
pour son OUI au Père, pour son amour constant envers chacun d'entre nous.
Pour commencer la Semaine Sainte, la liturgie nous fait entendre le prophète Isaïe,
qui nous parle d'un "serviteur", identifié au peuple d'Israël ou au petit reste du peuple revenu de déportation.
Très vite, les chrétiens ont vu, dans ce serviteur, la figure de Jésus Christ, dans sa Passion.
Aujourd'hui, dans le "premier chant du serviteur",
nous pouvons contempler Jésus, appelé et envoyé par son Père
pour nouer une alliance éternelle avec l'humanité,
appelé et envoyé par son Père pour nous soutenir et nous révéler la miséricorde du Père.
Mêlons-nous à la foule des disciples d'autrefois,
mais encore à la foule des disciples d'aujourd'hui
et louons Dieu à pleine voix pour tous les bienfaits dont il nous comble,
dont il comble les autres, nos frères et sœurs.
Rendons grâce au Père pour tout ce qu'il fait dans nos vies,
dans la vie de l'Église, dans la vie du monde par Jésus Christ,
toutes ces "petites choses qui paraissent insignifiantes, mais qui sont des petites lumières
qui réchauffent le monde et apportent de l'amour, de la miséricorde,
du pardon, de la paix, de l'écoute, de l'empathie....
Et, nous pouvons, pour entrer dans la Semaine Sainte,
reprendre quelques passages de la Passion, dans l'évangile de Luc...
Avant d'aborder les Rameaux et la Semaine Sainte,
l'acclamation de l'évangile de ce jour nous invite, une dernière fois à "relire notre vie"
dans la lumière de Jésus Christ, pour y faire la vérité et reconnaître que nous sommes des "pécheurs",
des hommes et des femmes qui ont besoin du pardon et de la miséricorde du Père.
C'est justement ce pardon et cette miséricorde que nous révèle Jésus
en nous révélant ce qu'il est, Lui et ce qu'est le Père.
Remettons entre les mains du Seigneur Jésus et dans son Esprit cette grande Semaine
pour que nous accueillions avec amour toute cette miséricorde infinie
que nous montre Jésus sur le Chemin de sa Passion de sa Mort et de sa Résurrection.
Nous faisons un pas de plus, aujourd'hui, dans la révélation que Jésus est égal au Père.
L'évangéliste pour nous dire cette égalité choisit l'expression " Jésus est dans le Père et le Père est en Lui" ;
c'est dire une intimité, une relation unique, un face à face incessant entre le Père et le Fils et entre le Fils et le Père. ; c'est pourquoi Jésus peut dire et redire qu'il ne fait que ce que le Père veut,
tant il y a entre le Père et le Lui une communion inimaginable.
Ce qui est aussi émouvant pour nous, c'est que cette intimité entre le Père et le Fils
, ils ne veulent pas la vivre, repliés sur eux-mêmes, ils veulent l'ouvrir à chacun d'entre nous,
ils veulent nous donner de vivre cette intimité, à nous, pauvres humains, si limités, si fragiles, si pauvres.
L'amour qui relie le Père et le Fils, le Fils et le Père, nous est grand ouvert, nous est offert, nous est donné !
L'évangéliste Jean nous révèle, une fois de plus,
au fur et à mesure qu'approchent les jours de la Passion,
que Jésus est non seulement le Messie attendu par Israël, mais qu'il est l'égal du Père,
qu'il est "Je Suis", ce nom que le Seigneur avait donné à Moïse, dans l'épisode du Buisson ardent,
pour dire qu'il était l'Être même.
Si nous voulons connaître le Père, demandons au Fils, à Jésus, de nous le faire connaître.
Il n'y a que Jésus pour nous conduire au Père, Lui qui reçoit tout son être de son Père,
Lui qui est sa Parole même, Lui qui est le Miroir très pur du Père.
L'évangéliste saint Jean continue, à travers les controverses avec certains Juifs,
à révéler qui est Jésus et qui est le Dieu de Jésus Christ.
En disant "quand vous aurez élevé le Fils de l'homme", Jean rappelle que Jésus a été "élevé" sur la croix
et que là, il a révélé qu'il était "JE SUIS", c'est-à-dire Dieu.
La manière dont Jésus est mort sur la croix, son pardon donné aux hommes,
sa prière vers le Père, son Amour pour Lui et pour nous, c'est une manière "divine" de mourir...
Jésus Christ nous dit, nous révèle qu'être dépendant du Père, c'est être souverainement libre,
car, faire ce qui est agréable à Dieu, au Père, c'est être libre,
c'est être heureux, c'est être vivant au-delà de la mort.
Et faire ce qui est agréable à Dieu, nous savons bien ce que c'est :
c'est aimer en vérité, en profondeur, c'est aller au bout de l'amour, à la manière de Jésus.